Les usages, pressions ou menaces qui pèsent sur les écosystèmes marins

Les ecosystèmes marins peuvent être fortement perturbés par diverses pollutions, pressions ou usages en Martinique :

  • les eaux sales (système d’assainissement défectueux ou réseau pluvial) : eaux usées pour partie responsables de l’enrichissement des eaux côtières en nitrates et phosphates et se traduisent par des phénomènes d’eutrophisation favorisant la multiplication des algues au détriment des coraux et des herbiers)
  • l’urbanisation concentrée sur le littoral et les constructions illicites ainsi que les atteintes aux milieux naturels (en particulier à la mangrove du fait, par exemple, de remblaiements ou d’endigage illégaux) en particulier sur la zone dite des 50 pas géométriques, bande littorale de 80,2 m de large relevant du domaine public.
  • la pollution agricole : elle peut être à l’origine de l’érosion des sols et les transports de solides vers le milieu marin (destruction des forêts qui supprime les zones de décantation et de filtration entre terre et mer) : phénomène d’hyper-sédimentation des écosystèmes marins côtiers ; l’apport de fertilisants (enrichissement des eaux) ; les pesticides (dont la chlordécone).
  • les mouillages (destructions des herbiers, des coraux, rejets d’eaux noires avec le risque d’eutrophisation par apport de nutriments, suspension de solides, coloration de l’eau, pollution bactériologique)
  • la pêche et en particulier la pêche illégale avec notamment l’abandon/perte d’engins de pêche
  • le transport maritime : source de pollutions (rejet d’hydrocarbures, de gaz à effet de serre), destruction d’habitat en cas de mouillage non maîtrisé et risque de collision : les navires battant pavillon français sont soumis à obligation de signalement des mammifères marins dans le sanctuaire AGOA (prendre connaissance du décret)
  • les excursions en mer et l’observation des mammifères marins ("Whale Watching") : un arrêté préfectoral régule l’approche des mammifères marins afin de réduire le dérangement des animaux
  • les sports nautiques (voile, surf, kite surf, scooters des mers, plongée sous marine, kayak)
  • les activités industrielles et en particulier les chantiers navals
  • les espèces invasives : comme le poisson lion. Elles sont transportées par les eaux de ballast des navires de commerce. Le ballastage obéit désormais à des règles internationales que sont chargés de faire respecter les inspecteurs du Centre de sécurité des navires de la direction de la Mer.
  • Les sargasses : l’échouement de sargasses sur la côte ne constitue pas juridiquement une pollution. L’amplification du phénomène ces dernières années reste encore méconnu. Une des hypothèses porte sur l’enrichissement de la mer par des engrais charriés par les grands fleuves d’Amérique du Sud. Ce phénomène « naturel » entraîne pour autant, quand les algues ne sont pas rapidement évacuées, des nuisances importantes y compris sanitaires qui peuvent obliger l’évacuation des zones littorales. Le ramassage en mer est à l’étude comme la protection des côtes au moyen de barrages.

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